Dis-moi comment tu manges… Je te dirai comment tu aimes.
Dans cet article, nous abordons : savoir aimer, bénévolat affectif, loyauté, dévotion.
On donne, on reste, on supporte. L’amour, on l’a appris comme un acte de patience et de sacrifice. On a confondu l’intensité du manque avec la preuve du lien. Et petit à petit, on s’est effacé dans l’ombre de celui ou celle qu’on voulait “aider à aimer”.
Certains appellent ça “loyauté”. Mais à force de nourrir l’autre sans jamais recevoir, à force d’attendre que l’amour vienne en retour comme une récompense méritée, on s’installe dans un restaurant émotionnel où l’on cuisine pour tous, sans jamais goûter ce qu’on sert.
Il y a des histoires d’amour qui ressemblent à des Restos du Cœur : on ouvre, on donne, on offre ce qu’on a de plus précieux… à quelqu’un qui vient juste se remplir. Qui mange vite, repart sans un mot. Et qui revient plus tard, affamé du même vide. Tu l’accueilles encore. Parce que tu crois qu’aimer, c’est rester disponible. Toujours. Mais aimer ne devrait jamais signifier s’effacer.
1. Le Bénévolat affectif : l’amour à sens unique
Il ou elle arrive un peu cabossé(e), blessé(e), épuisé(e). Tu tends la main, Tu ouvres la porte, Tu offres ton cœur: comme un refuge, ton énergie comme un soutien, tres bras comme un accueil. Et c’est noble, en apparence. Parfois cette “bonté” cache parfois une peur déguisée: La peur de poser des limites, de dire non, de réclamer: “exiger” ce serait risquer de perdre. Alors on donne sans jamais compter, jusqu’à se perdre.
C’est un amour silencieux, qui attend une reconnaissance qui ne vient pas. Tu es là, tu tiens bon, tu fais tout “comme il faut”. Et pourtant, tu t’épuises. Tu deviens celle ou celui qu’on admire pour sa force… mais qu’on ne choisit jamais vraiment. Parce que dans ce don sans retour, il n’y a plus de mystère. Plus de tension. Juste une évidence pratique : tu es là, donc on s’appuie.
Ton cœur ne veut pas être utile, mais être mérité.
2. Ceux qui prennent sans jamais nourrir
Certaines présences sont habiles. Elles captivent sans jamais se livrer. Elles se nourrissent du bénévolat affectif. Et toi, tu crois que s’il reste, c’est qu’il ressent. S’il ne part pas, c’est qu’il t’aime, même en silence.
Mais parfois, il ne part pas parce que tu fais tout. Tu gères, tu prévois, tu portes. Il n’a plus qu’à consommer ce que tu offres, et t’appelle “solide”, “différente”, “rare”. Tu crois qu’il te valorise. Il te décrit. Et pendant ce temps, tu t’assèches en croyant rayonner. Tu t’effaces en espérant être vue.
Inconsciemment (ou non) ça peut être une manière subtile de vampiriser l’autre : être fragile, ou “pas prêt”, ou “trop blessé”. Et si tu es de ceux qui aiment réparer, tu seras séduite. Parce que l’amour donne envie de soigner. Mais on ne guérit pas quelqu’un en s’abîmant soi-même.
Et si tu passais autant de temps à te nourrir… qu’à nourrir l’autre ?
3. Le sacrifice comme illusion de grandeur
On t’a dit qu’aimer, c’était rester. Qu’aimer, c’était pardonner. Qu’aimer, c’était comprendre. Tu as appris à t’adapter, à t’excuser pour deux, à anticiper les absences. Et tu es devenu.e cette personne “formidable”, “compréhensive”, “incroyable”… qui se demande pourquoi elle est toujours seule.
Le vrai amour n’a pas besoin de sacrifices constants pour exister. Il ne se nourrit pas de silences lourds, d’attentes prolongées, d’efforts unilatéraux. Le vrai amour ne veut pas que tu sois parfaite. Il veut que tu sois là, entière.
Mais tant que tu penses devoir mériter l’amour, tu continueras de rester là où il n’est pas. Tu continueras d’aimer pour deux. Et d’attendre qu’on t’aime “en retour”.
Et l’ironie, c’est qu’à force de trop donner, tu deviens invisible.
Conclusion
Il y a une beauté dans le don. Mais pas dans l’oubli de soi. Pas dans la dilution. Pas dans l’attente éternelle que l’autre te reconnaisse enfin.
Tu n’es pas trop, Tu n’es pas “intense”,Tu n’es pas “compliqué(e)”. Tu es juste quelqu’un qui mérite d’être nourri(e) aussi.
Mais pour cela, il faut quitter la table où l’on ne sert que des restes. Il faut fermer la cuisine du cœur… à ceux qui ne savent pas s’asseoir.
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